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17 octobre 2007

Historique des consoles: NES (partie 1)

Intro

Je ne sais pas quel âge vous aviez lorsque la Nintendo NES est sortie, mais le fait est que vous avez maintenant près de 20 ans de plus. Si vous êtes un hard-core gamer, ou video-game maniac (appellation locale), il est fort probable que vous ayez eu au moins une console Nintendo dans votre vie, et au vu des chiffres, la probabilité la plus forte est qu'il se soit agi d'une NES, ou Nintendo Entertainment System, modèle Nintendo de salon le plus vendu et facteur déterminant de l'installation définitive des consoles sur le marché du divertissement à la fin des années 80, après qu'elles aient connu une période de disgrâce marquée par la fin des consoles Atari VCS, Colecovision et Mattel Intellivision, obsolètes, surexploitées et effacées par les micro-ordinateurs, plus performants et porteurs de technologies nouvelles. Sans la NES, il n'y aurait pas de Playstation, puisque c'est son succès mondial (et le suivi assuré par la Super NES) qui a encouragé Sony à se lancer dans le jeu vidéo, et la Gamecube, nouveau bébé de chez Nintendo, ne serait pas annoncée comme un événement d'une telle ampleur.
 

nes1con

Genèse

Le développement de la NES commence en 1981 lorsque Hiroshi Yamauchi, président de Nintendo of Japan, demande à Masayuki Uemura et ses ingénieurs de travailler sur une nouvelle console qui serait plus puissante et prometteuse que les Color TV Games vendus jusque là avec un certain succès au Japon par Nintendo (voir dossier Nintendo). La console serait censée utiliser différents jeux sur cartouches ou disquettes, à l'instar des systèmes lancés avec succès par Magnavox et Atari dans les années 70. La priorité serait mise sur le prix de revient de la machine, qui devrait être vendue moins cher que la concurrence, tout en offrant de meilleurs jeux. Le prix de vente alors envisagé est de 9800 yen, soit 75$. Devant cette contrainte, Uemura doit renoncer à son idée initiale d'incorporer un microprocesseur 16-bits dans la console, et se rabat sur un 8-bits, technologie qui commence à vieillir un peu.

L'équipe de développement commence par étudier en profondeur le fonctionnement des jeux d'arcades fabriqués par Nintendo pour trouver la clé de la puissance à bas prix. Ils fixent leur premier choix sur le processeur Ricoh 2A03 à 1.79Mhz (un clone du 6502 de MOS Technology) qui est loin d'être le dernier cri, auquel sera adjoint un processeur graphique, le PPU (Picture Processing Unit), afin d'en alléger la tâche. Ils rencontrent des représentants de compagnies fabriquant des semi-conducteurs dont aucune ne semble intéressée par le projet dans un premier temps. Nintendo essaie de faire baisser les prix de ses sous-traitants en leur promettant d'énormes commandes, mais la plupart refusent le pari, à l'exception de Ricoh, encore une fois, qui accepte de fabriquer le PPU à 2000 yen la pièce, confiant dans les promesses faites par Yamauchi de vendre 3 millions de consoles, alors que les Color TV Games n'ont pas dépassé le million d'exemplaires. La mémoire vidéo de la console est fixée à 2 Ko pour des raisons de coût encore, et les périphériques envisagés (clavier, modem, lecteur de disquettes) sont abandonnés pour les mêmes raisons. La console sera néanmoins équipée d'un port d'extension permettant de connecter de tels appareils par la suite.

En Juillet 83, Nintendo lance la console au Japon sous le nom de Famicom, raccourci de Family Computer, un nom qui reflète l'ambition de Nintendo de commercialiser à terme un véritable système micro-informatique. Le prix de vente (14.800 yens / 100$) est légèrement supérieur aux exigences initiales, mais tout de même deux fois plus bas que celui constaté en général pour une console. La Famicom connaît un succès considérable, quasiment sans concurrence (les Sega SG-1000 et Master System ont bien du mal à décoller). Mais la commercialisation à une échelle planétaire est une autre paire de manches, et Nintendo commence à étudier sans se précipiter la meilleure tactique pour lancer la console aux USA, ou Atari règne sans partage sur le monde du jeu vidéo.

latotale


Courant 1983, Nintendo of Japan cherche un moyen de s'allier avec Atari. Pourtant, c'est cette année là que le géant américain, bien qu'ayant vendu 20 millions de consoles Atari VCS 2600, commence à décliner. La VCS 5200, qui devait succéder à la vieillissante 2600, est un flop cinglant. A cause de la volonté d'Atari d'attirer un maximum d'éditeurs tiers sans se montrer très regardant sur leur compétence, le parc de cartouches pour 2600 est inondé de jeux médiocres qui nuisent à son image, et le nouveau PDG, Ray Kassar, qui a succédé à Nolan Bushnell, manque de clairvoyance. Nintendo of America n'a pas les reins assez solides pour distribuer la Famicom, qui s'appellera Nintendo Entertainment System (NES), dans le nouveau monde, et Hiroshi Yamauchi offre à Atari le contrat. Atari est présent sur le marché depuis longtemps, connaît tous les réseaux de distribution et pourrait, sans toutefois remettre en cause l'appartenance de la NES à la famille Nintendo, en garantir le succès aux USA.

Le développement de la VCS 7800, console puissante devant faire oublier l'échec de la 5200, étant mis en priorité absolue chez Atari, l'alliance ne se fera pas. De plus, Nintendo a déjà signé auparavant des accords avec Coleco, un concurrent d'Atari, pour que ce dernier sorte une version de Donkey Kong (un des plus gros succès de Nintendo, que ce soit en arcade où pour la version Famicom sortie peu après la console) sur Colecovision, ces droits ne concernant qu'une exploitation sur console. Or, Coleco vient de sortir l'Adam, un micro-ordinateur basé sur le hardware de la Colecovision qui arbore dans ses publicités et ses apparitions en magasin le même Donkey Kong, contre les accords passés avec Nintendo. Les dirigeants d'Atari sont furieux et se hâtent d'attribuer la faute à Nintendo qui selon eux fait double jeu pour mieux s'implanter aux USA. Le divorce Nintendo-Atari n'en est que plus inévitable, un choix que les dirigeants d'Atari seront amenés à regretter lors du lancement raté de la 7800 en 1986, la NES s'étant entre temps imposée sur le marché.

Famicom                                                                                        source: grospixel.com

A suivre...

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